Les derniers jours du printemps se sont enfuis. Hangzhou a notre retour s'est transformée en belle exotique, l'air est moite, chaud. Les odeurs se font plus fortes. Au soleil de midi, friture et poubelle. Le soir tombe, chaque fleur se revele chassant la fièvre de la journée. Les lotus sont devenus immenses. Loin des sages nénuphars de nos étangs, ils se déploient en oreilles d'elephants et les fleurs pointent a un metre de l'eau du lac.
Téléobjectifs en main, les touristes cherchent le plus beau, le plus harmonieux. Les petits vendeurs, eux, répandent partout en ville les coeurs de lotus. Il faut extraire les petites graines qui en pointent, les décortiquer patiemment et en apprécier enfin l'infime saveur de noisette fraiche. "Ca n'a aucun gout" dit Kung Lifu a Mulan dans Un moment a Pekin. "Il ne faut les manger qu'en regardant le lac, une tasse de Longjin tea en main."
Le délicat ne s'apprécie que face a l'ineffable selon Lin Yutang.
http://www.lecture-écriture.com/8870-Un-moment-%C3%A0-P%C3%A9kin---Enfances-chinoises---Le-triomphe-de-la-vie-Lin-Yutang
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