Dimanche 17 avril, Hangzhou


Le plein et le vide. Le vide et le plein. Le Ying et le Yang. On apprend ça à l’école du Louvre. L’équilibre dans la peinture comme l’équilibre dans la vie. Le vide éclaire le plein, le blanc la branche de bambou qui flotte sur la page comme dans le vent. Où est l’air autour de moi ? Où est le vide ? Plus rien ne flotte ici, tout devient plein, plein, plein…
Plein de gens, plein de bruits, plein de bouffe, plein de choses a acheter, a faire, a accomplir. La démographie, la croissance, la consommation et la competition battent leur plein ici. Comme chez nous mais exponentiels. Il faut plus, toujours plus. La pression sur les enfants est tres forte. Un peu comme dans le Japon qu'on nous racontait dans les années 90. Ecole. Ecole avant l'école. Ecole apres l'école. Tennis. Piscine. Dessin. Realiste pas expressif. Duck feeding learning, me disent mes collègues. Meme en reeducation, il faut des seances, plus de seances, des progrès, plus de progrès.
Une maman m'a demande cette semaine si je pensais qu'elle serait plus heureuse en déménageant a l'étranger avec son petit garçon handicape. Bonne question. Il y a peut etre un peu de vrai la dedans et c'est dommage. Tellement dommage parce que la Chine est un pays vraiment formidable. Mais une amie d'ici me disait récemment avoir lu une etude qui montrait que les gens étaient en grande partie malheureux au fond. Le zen, c'est pas chinois.
Mais pourquoi ? Dans un pays qui avance a tels pas de géants ? Et les gens sont tellement souriants, expansifs, enthousiastes... Peut être cette éternelle affaire de balancier entre trop et trop peu. Apres avoir tant manque, il faut compenser. J'ai lu ce matin sur le facebook chinois ce post-la : "l'histoire ne retient que les succes, personne ne vous félicitera pour vos erreurs". La messe est dite. 

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